DES DATES A RETENIR !
Il y a dans la vie de tout individu, comme dans celle de toute société, des dates qui comptent, qui sont, en somme, des jalons dans son développement. J'en vois trois dans l'histoire du Sporting.
La première se situe en 1919. Quelques anciens revenaient de la tourmente sans de trop graves blessures. Les jeunes avaient grandi, et ne manquaient pas de qualités. Les victoires abondaient, et déjà la presse s'occupait fort du a quinze » albigeois. On se forgeait l'idée que l'on pouvait se mesurer à armes égales avec le Stade Toulousain, de sorte que l'on lançait un défi à ce Champion. Défi relevé. Match conclu pour jouer en lever de rideau du match Nouvelle-Zélande France, un match que les « Anzacs » remportèrent par 14 à 13, trois essais ayant été marqués par René Crabos, Abel Guichemerre et Edmond Cayrefourcq, cependant que Philippe Struxiano assurait deux transformations. Mais revenons au lever de rideau pour dire que l'addition se solda par quelques cinquante points, et que la déception fut grande en Albigeois... Les Ponts-Jumeaux n'étaient plus considérés que comme une morne plaine !
L ' EOUIPE PREMIERE DU SPORTING EN 1912
M. Louis MASCARAS, à l'extrême gauche, était déjà président.
La seconde date est celle du 23 novembre 1926, et la troisième se trouve au 24 février 1974, toujours avec cet étalon-or du rugby français, nous avons nommé le Stade Toulousain.
Mais développons un peu le sujet. Nous avons dit que le véritable essor du Sporting datait de 1919/20, tout cela grâce aux efforts de M. Mascaras et de ses amis, tels que Maurice Rigaud qui ne tarda pas à devenir vice-président de la F.F.R.. du docteur Devoisins, de MM. Louis Joly, Lucien Pastre et bien d'autres: Le Tarbais Bordesvieilles arriva en Albigeois. Avec les jeunes Jean Vaysse et Gaston Vizarels, avec les frères Jean, les frères Jalran, Sicre, Inquembert, Serres, André Pic dit « Catetou » avec sa légendaire casquette, Cordelier devenu avoué à Brie, Ferret, Castel, Alric, Sieirié et nous en oublions, le Tarbais forma donc une solide équipe qui commençait à montrer le bout du nez. La mésaventure des Ponts-Jumeaux de Toulouse fut une mésaventure vite oubliée, et on redoubla d'efforts. En 1920/21, ce fut I'arrivée du fameux C-A. Gonnet, de René Cassagne, un Palois qui resta longtemps en Albigeois, et qui finit sénateur des Pyrénées-Atlantiques, de Roger Llary un dynamique demi de mêlée, décédé dernièrement, de Casnabet, un autre Tarbais souvent sélectionné au poste d'arrière, le retour de Jo Maraval après un stage au P.U.C. Avec les éléments de la saison passée, avec les Toulousains Gazel et Nicol, que nous voyons souvent au Comité des Pyrénées, avec Jean Bécot, avec Augustin Malroux, député du Tarn, mort en déportation, les « jaune et noir » renouèrent avec le succès. De grandes équipes défilèrent route de Castres: le Stade Toulousain, Perpignan, Montauban, Saint-Gaudens qui était un rude client à l'époque, et même le P.U.C. grâce aux relations de Jo Maraval.
L'année 1921/22 vit venir le Palois Henri DUPOUY que nous ne présenterons pas, si ce n'est pour dire qu'il porta nos couleurs jusqu'à sa retraite, qu'il continua à servir son club en tant que membre du Comité des Pyrénées dont il devint Président, Jean Marcet, futur international, Guerbal, un militaire originaire de Pézenas, Aynié, Béteille qui devint Président du P.U.C., et on eut la révélation de l'abbé Pistre. L'équipe avait donc belle allure, mais la saison fut marquée par l'inauguration, le 2 octobre 1921, du Stade Maurice Rigaud, propriété des " Amis du Sporting ", qui, à I'époque, était un vrai Stadium moderne. C'est l' A. S. Biterroise qui vint inaugurer le stade, et qui l'emporta difficilement par 5 à 0. Le Stade Toulousain, le T.O.E.C., Narbonne, Montauban, Castres, Agen, Aurillac, Carcassonne, Limoges, Brive, le P.U.C. se produisirent à ALBI. Et pour la première fois une équipe anglaise foula le sol albigeois. Il s'agissait de celle du Comté de Nottingham qui encaissa 20 à 0. La saison se termina le 30 avril 1922, par une nouvelle inauguration, celle du Monument aux Morts du Stade M. Rigaud. La redoutable équipe de Perpignan, avec les internationaux Fernand Vaqué, Ramis, Raoul Got, Jep Pascot, Constant, avec les Barande, Cayrol, Duron et autres Henri, dût concéder le match nul aux Albigeois qui avaient la composition suivante: Cassagne, Giibert Nachat, Jean Vaysse, Henri Dupouy, Béteille, Fernand Jean, Roger Llary, Vergés, Jean Bécot, Menu, Fontquergne, Henri Pistre, Jean Marcel, Audric, Gazel.