Matchs " Aller "

Les jaune et noir connaissaient pourtant l'importance de ce rendez-vous. Le président Benoît Dauga lui-même leur avait rappelé en début de semaine. Cette fois, il ne reviendra pas en première ligne. Car c'est avant tout dans les têtes que le problème se situe. La preuve, même les soucis de la touche ont été réglés en deuxième mi-temps... paradoxalement, au moment où les Montois ont le plus subi territorialement. Au niveau de l'engagement, jugé « intéressant » par l'encadrement, le groupe n'a pas grand chose à se reprocher. Mais la « fébrilité », la peur de perdre et le « manque de lucidité » se payent cash dans ce championnat. « Aujourd'hui, rien ne nous aide, sinon notre envie de changer les choses, plaide Paul Dolié. Mais la situation est très compliquée et ne nous donne pas raison. »
Les retours de blessure de cadres tels Stéphane Boizot, Laurent Dehez, Philippe Alaoui, Pierre Broncan ou encore, un peu plus tard, Alexandre Ricaud, devraient ramener un peu de sang frais et surtout de confiance à l'escouade montoise. Mais avec ou sans eux, la donne doit changer rapidement. Dès la prochaine journée, face à Lyon, à domicile dans quinze jours. D'ici là, les jaune et noir vont « continuer à bosser », comme le promet Paul Dolié. « Beaucoup de gens travaillent pour ce club, nous devons apporter notre pierre à l'édifice. »

Le commentaire de JPD

La cerise sur le gateau
Ça y est ! Les Albigeois ont enfin brisé le syndrome landais qui les poursuivait comme une malédiction, depuis leur accession en Pro D2. Dans la froidure du stade Guy Boniface, copieusement garni, ils ont remporté un succès net, sans bavure qui ne souffre d'aucune contestation. Des Albigeois de blanc vêtu, inspirés, ardents, solidaires et disciplinés ont, comme Montauban et Béziers mis à raison des Montois coriaces en conquête, dans un match marqué d'ombre et de lumière. Au sens propre comme au sens figuré. En fin de première mi-temps, durant le repos et à dix minutes du coup de sifflet final, les projecteurs du stade rendirent l'âme.Au total, on eut droit à une bonne dizaine de minutes d'interruption. Malgré ce contretemps, les Albigeois conservèrent leur calme et leur sang froid. Et le pied de Cerith Rees fit la différence, comme à Béziers . Ainsi il concrétisait la maîtrise collective des hommes du président Jo Mir. On vit hier le fossé qui existait entre une équipe jouant en confiance et des Montois en proie au doute, multipliant les erreurs techniques et tactiques.
A l'entame du match, une mauvaise surprise attendait les Albigeois. Les Montois avaient en effet, décidé de les défier sur leurs points forts en particulier dans le secteur de la mélée où ils se montrèrent souverains. C'est une première! Le pilier droit Martin Gady encore le visage tuméfié,fut le premier à reconnaitre cette humiliation. Mise sur le reculoir, la mélée tarnaise était d'emblée sanctionnée par l'arbitre. Mais le buteur Vignau-Tuquet ratait la cible qu'il trouvait une minute plus tard (plaquage à retardement de Lilian Ducos) pour ouvrir le score. Les Montois, trop indisciplinés, s'exposaient au pied en or du Gallois Cerith Rees, permettant à son équipe de faire la course en tête.
Divine surprise. Les Albigeois, animés des meilleures intentions offensives, avec une charnière bien huilée, allaient nous montrer un visage que l'on n'attendait pas. Celui d'une équipe enthousiaste, inspirée, multipliant les temps de jeu, avec de somptueux renversements d'attaque. Du grand spectacle, provoquant l'admiration du public. C'est bien le SCA qui jouait à la Landaise, faisant vivre le ballon, volant dans tous les coins du terrain.
Les Albigeois se créèrent deux, voire trois occasions d'essai. John Stewart oublia un deux contre un en bout de ligne et Dimitri Senio échoua à un mètre de la ligne blanche. Avec plus de réalisme dans la finition, les Albigeois auraient pu tuer le match. Mais rendons hommage à la défense montoise bien organisée qui ne céda pas un pouce de terrain. A la reprise, les Tarnais allaient se refaire une santé en mélée, avec le retour de Boris Stankovich à la place de Mathieu Larrouy trés courageux. Menant au score, sans s'affoler, sereins, les Albigeois commençaient à tirer profit de leur travail de sape.
Exerçant un bon pressing physique, iIs dominaient territorialement, face à des Montois éreintés réduits à la défensive. Même si dans l'ultime minute, les Montois, poussés par l'énergie du désespoir, auraient pu, avec plus de lucidité, coiffer sur le poteau les visiteurs, les Albigeois faisaient front courageusement pour conserver la place de dauphin derrière Montauban.
J.-P. D