Un dernier déplacement à Albi où Perpignan n’a jamais gagné en Top 14. Une dernière chance aussi pour les Catalans de l’emporter à l’extérieur avant la fin de l’année… voilà pour quelques gros titres des journaux dans la semaine ayant précédé la rencontre entre le SCA et l’USAP. Les media avaient fait de cette rencontre le match au sommet de la quatorzième journée de Pro D2 et, comme prévu ou presque, l’USAP est venue s’imposer ce dimanche au Stadium Municipal d’Albi après la défaite surprise la veille de la Section Paloise sur ses terres face à Tarbes dans le derby des Pyrénées. Ainsi va la Pro D2…
Mais l’honneur du rugby est enfin sauf ! En effet, à une journée de la fin de la phase aller, le classement de la 2ème division ressemble dès lors beaucoup plus à ce qui était attendu. Pau, Biarritz, Perpignan… il ne manque plus que les Agenais au rendez-vous de la « quinte flush royale » des équipes les plus argentées. Et il ne reste plus dans ce quintet que deux « anomalies », Albi et Aurillac. C’est le nom qu’on donne à ces équipes « surprises » de ce début de saison sur la chaîne cryptée « Sport+ » du groupe Canal !
Mais rassurez-vous, leur sort à ces deux dernières « anomalies » finira bien par se régler si tant est qu’on veuille bien faire toujours confiance aux Rosich, Bachir et leurs consorts pour assister l’arbitre central. Car comment diantre le premier cité ne peut-il pas voir l’agression de Lifeimi Mafi sur Romain Barthélémy à la vingt-sixième minute de jeu ? Et comment le second ne peut-il pas voir ce même Mafi pousser illicitement Gabriel Lacroix au moment où celui-ci allait aplatir l’essai qui aurait pu sceller la victoire des Albigeois à la soixante-quinzième minute ? Bref, de petites choses qui font de grandes différences, et il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !
Il est bien évident que tout cela n’est pas fait sciemment mais quand même ! La carte de visite du centre Néo-Zélandais Mafi, âgé aujourd’hui de trente-deux ans, passé par les Hurricanes et le Munster, vainqueur de la HCUP en 2008, et qui a rejoint l’USAP en 2012, n’a certes rien à voir avec celle de ces jeunes Albigeois passés par la catégorie « Espoirs » de Toulon ou d’Auch mais pour autant elle ne saurait à elle seule le disculper de toutes sanctions quand des fautes d’antijeu aussi grossières sont commises. Assurément l’avenir appartient plus aux seconds qu’au premier mais les jeunes protégés d’Ugo Mola doivent cependant trouver la défaite bien amère devant tant d’injustices, et cet essai coup de poignard d’Allan au pied des poteaux sur un ultime temps fort des avants Usapistes, scellant définitivement le sort de la rencontre alors que la sirène retentissait, apparait bien cruel même si l’USAP n’a pas volé sa victoire et est allé se la chercher comme on dit dans le milieu.
Alors malgré la défaite de deux points (21 à 19) que peut-il être reproché aux joueurs du SCA ? Pas grand-chose si ce n’est encore cette reprise de deuxième mi-temps difficile même si elle ne fut pas aussi cauchemardesque que lors des dernières sorties. Toutefois après avoir bien tenu le match en première période et avoir mené 10 à 0 au bout de vingt-trois minutes de jeu (une pénalité de Peluchon et un essai de Lacroix transformé par Peluchon), les Albigeois ont rejoint les vestiaires avec huit points d’avance (13 à 5) car le vieux Tuilagi après s’être détaché de son pack avait fait encore parler sa puissance près de la ligne en inscrivant un essai (34’). Cependant les locaux semblaient encore à ce moment-là à l’abri de toute mauvaise surprise car les Catalans avaient de surcroît au retour des vestiaires une infériorité numérique à gérer suite au carton jaune dont écopa Geoffrey Michel juste avant la pause pour une charge en l’air sur Romain Barthélémy (39’).
Mais quinze minutes plus tard et quelques ballons portés des Usapistes, la sérénité Albigeoise était bien entamée. Trois pénalités concédées par les partenaires de Julien Raynaud (42’, 46’, 56’), il n’en fallut pas plus aux Catalans pour passer devant au score, 14 à 13. Dans le même temps les Albigeois payèrent encore plus cher leur indiscipline avec deux cartons jaune (Tavalea et Ponnau) et durent même jouer quelques minutes à treize contre quinze. Pire, faute de talonneur, le capitaine du SCA dut assurer les lancers en touche et le moins qu’on puisse écrire, c’est qu’il n’y était pas préparé.
Pourtant grâce à une nouvelle pénalité de Peluchon, les Albigeois repassèrent devant un peu après l’heure de jeu (16 à 14). Elle avait été obtenue après une remontée fantastique du ballon par Rodokuru avant que ce dernier ne soit fauché illicitement dans son élan et que le fautif soit exclu dix minutes. Dès lors les locaux à nouveau en supériorité numérique affichaient pas mal de maîtrise durant le dernier quart d’heure et ce malgré la moins bonne réussite au pied du buteur Albigeois qui avait essuyé jusque-là trois échecs dans cet exercice (3’, 37’, 62’) dont deux en bonne position (45 et 22 mètres pratiquement de face).
Puis vint cet essai de pénalité qui aurait dû être accordé à Lacroix et que nous relations un peu plus en amont de ce propos. Mais pas un brin de doute sur l’action pour Monsieur Tual Trainini qui se mélangea toutefois les pinceaux avant d’ordonner une mêlée à cinq mètres en faveur d’Albi. A la sortie André Hough qui venait de remplacer Barthélémy claqua le drop (75’). Après deux mois d’absence suite à une blessure, l’ouvreur « chéri » des Tarnais qui vient d’obtenir la nationalité française signait ainsi de la plus belle des manières son retour en donnant cinq points d’avance au SCA, 19 à 14.
Or, trois points au lieu de sept, le compte n’y était pas ! Et ce nouveau manquement du triumvirat arbitral apparut quelques instants plus tard bien plus lourd de conséquence… il avait eu raison des ambitions légitimes Albigeoises !
Maintenant même cousue de fil « Sang et Or » et aussi dure cette défaite soit-elle, les Albigeois vont devoir l’oublier très vite. Née d’un fait de jeu, elle n’a rien d’affligeant ; elle marque juste un nouveau coup d’arrêt avant d’aller en découdre à Colomiers dans un de ces derbys Midi-Pyrénéens tant attendu et qui promet. Ces trois points perdus n’offrent plus du coup aux Albigeois ce petit matelas d’avance au classement pour être à l’abri d’un retour des Hauts-Garonnais calés à seulement deux points derrière mais qui viennent déjà pour deux points également de ravir aux Tarnais la place de dauphin au classement britannique (+10 contre + 8). Plus qu’une histoire de suprématie entre les deux clubs, il sera surtout question à l’une et l’autre de ces équipes de rester placées à mi-parcours parmi les cadors de la Pro D2. Pour Albi, autant spécialiste cette saison des séries de quatre victoires que de quatre défaites à la suite, on voudra aussi tenter d’enrayer la mauvaise passe actuelle et de signer par la même occasion une quatrième victoire à l’extérieur pour un scénario qu’ils espèrent cette fois-ci cousu de fil « jaune et noir » !
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