La saison est belle et réussie mais on attend encore mieux des Albigeois. Entre la vingt et unième et la vingt cinquième journée, le Sporting Club Albigeois a fait du surplace ou presque au classement. A la faveur de trois réceptions pour deux déplacements, les jaune et noir sont certes passés de la huitième à la sixième place mais dans les deux cas ils sont finalement restés bien calés à trois longueurs de la cinquième place synonyme de participation aux demi-finales du Championnat de France de Pro D2. Après tout, dans le peloton des qualifiables, le SCA n’a pas, a priori, la taille patron pour mener la chasse, et préfère plutôt attendre la dernière ligne droite pour engager le sprint. Pas si loin, pas si près…
Il est vrai que pour l’heure, aucun de ses adversaires direct n’a vraiment craqué jusque-là, et la concurrence est si solide qu’au classement britannique Albi (+11) compte aussi trois points de retard sur Agen, Aurillac et Biarritz (+14). Sachant que l’USAP (+20) et Mont De Marsan (+16) semblent dès lors difficilement rattrapables, les Albigeois n’ont donc plus d’autre solution que de vaincre à Tarbes ou bien à Dax s’ils veulent faire partie du dernier carré. Le challenge n’est certes pas insurmontable mais il leur faudra clairement hausser leur niveau de jeu pour espérer y parvenir.
Il leur faudra surtout être beaucoup plus efficace que lors de leurs deux dernières sorties au Stadium Municipal où ils ne sont jamais véritablement arrivés à tuer tout suspense malgré des matchs néanmoins bien engagés. Ainsi, après avoir pourtant mené 16 à 0 face à Colomiers au bout d’un quart d’heure de jeu, et 17 à 3 face à Narbonne à dix minutes de la fin, à chaque fois ils ont laissé revenir leurs adversaires au score, lesquels n’en demandaient pas autant et repartirent de la Cité Albigeoise avec le bonus défensif en poche, comme si les Tarnais savaient si bien se contenter de si peu.
Mais samedi prochain, à Tarbes, le Sporting devra carrément changer de braquet s’il ne veut pas rester au pied des Pyrénées et finir sa saison en roue libre. A vrai dire, un Albi en service minimum comme ces dernières semaines ne passera pas l’écueil Pyrénéen. Les performances récentes des partenaires de Mathieu Peluchon et Julien Raynaud pourraient être qualifiées de correctes, assorties de la mention « peut mieux faire » car ce n’est pas faire injure à ces vaillants Narbonnais que d’affirmer qu’ils avaient à Albi déjà plus la tête tournée vers leur prochain match à l’Egassiairal contre l’USAP. L’arrivée de Philippe Benetton, venu renforcer le staff du Racing, ne changea guère la donne ; les « Tango » avaient même clairement choisi de faire tourner leur effectif et se présentaient avec un pack amputé de ses titulaires aux postes de deuxième ligne.
Et au vu de la domination Albigeoise en conquête dès les premiers instants on pouvait s’attendre à un match à sens unique. Il n’en fut pourtant rien. La faute à un excès d’individualisme, à un excès de confiance, à un excès de précipitation, à une charnière dans un mauvais jour… bref à tant de choses qui n’ont pas fonctionné et qu’il ne serait pas juste de renvoyer la responsabilité de toutes ces fausses notes à un certain laxisme dans l’arbitrage. Faisons d’ailleurs confiance au quatuor Mola-Bacca-Bagate-Ladauge pour qu’au vu de la copie rendue, il évite ce piège et appuie là où ça fait mal et fasse, à l’approche du dernier bloc, que cette équipe prenne à nouveau conscience de son potentiel et surtout de ses manquements actuels.
La marque de 6 à 3 à la mi-temps en faveur d’Albi reflétait bien l’incapacité des Albigeois à concrétiser au tableau d’affichage une nette domination dans la possession du ballon. Partis sur les chapeaux de roue, ils avaient inscrit un premier essai par Rodokuru au bout d’une minute de jeu, refusé pour un en-avant de passe. Un peu plus tard Taumeopeau avait été tranchant mais il tomba le ballon au moment d’ajuster la dernière passe pour Lacroix (15’). Les Tarnais ne trouvèrent pas plus la solution suite à une pénal touche (24’), sur trois mêlées à cinq consécutives (29’), sur un judicieux coup de pied de Peluchon côté dégarni à destination de Tavalea (33’) ou sur une nouvelle mêlée à cinq sur laquelle le ballon échappa aux mains d’un « jaune et noir » au moment d’aplatir (36’).
Des « orange » certes pressés mais toujours sur les talons des Albigeois au score à l’amorce du second acte. Mieux, les Audois faillirent alors surprendre leurs hôtes sur un contre rondement mené. Sur le coup l’ailier Audois oublia son partenaire à l’intérieur et finit en touche à dix mètres de la ligne d’en-but (43’). Par la suite Peluchon, victime d’un plaquage haut, eut l’occasion de se faire justice lui-même sur pénalité mais son coup de pied rata la cible (46’). Albi avait cependant repris l’initiative du jeu et porta à nouveau le danger dans le camp visiteur par Taumeopeau. Après que les avants aient usé l’adversaire, Hough ajusta une longue passe pour Lacroix qui alla marquer (11 à 3, 54’). Pour autant les Albigeois ne parvenaient pas à prendre le large, juste un peu plus leurs distances sur deux nouvelles pénalités de Peluchon (65’, 68’) procurant tout de même un matelas de quatorze points à dix minutes de la fin de la rencontre (17 à 3). C’était suffisant pour laisser la balle aux Narbonnais qui après avoir converti une seconde pénalité (71’) arrachaient le point de bonus défensif sur un essai et une transformation cadeaux dans les arrêts de jeu. Albi, fatigué malgré une semaine de repos, avait en réalité lâché un peu plus tôt comme sur cette phase de jeu du RCNM qui précéda l’essai et où l’on compta quatre joueurs à terre du côté des locaux (77’). Score final : 17 à 13 en faveur du SC Albi.
A défaut d’être convainquant, le SCA a toutefois fait l’essentiel et reste plus que jamais encore en course pour accéder aux phases finales. Ce qui fait dire à Ugo Mola, « et pourquoi pas nous ? ». Et oui, après tout, pourquoi pas eux ? Surtout s’ils se mettent en mode commando…