Avec 57 points, jamais relégué de PROD2 n'avait affiché autant de points en fin de saison :

12 victoires, 2 nuls et 16 défaites, les performances du SCA ne sont pourtant pas très éloignées d'une équipe comme Béziers, qui termine 10e avec 13 victoires et 17 défaites… Ce qui fait la différence ? Les nombreux points de bonus (7 bonus offensifs et 4 défensifs pour Béziers), 1 bonus offensif et 4 bonus défensifs pour Albi.

Autre regard révélateur sur cette saison cauchemardesque : sur les 10 dernières rencontres de la saison, le SCA engrange 26 points avec 6 victoires (dont deux à l'extérieur à Bourgoin et Carcassonne) et 4 défaites (dont une à domicile : Montauban). Ce qui nous fait des comptes à « +6 » si on regarde le seul « classement britannique ».

Des résultats à mettre en parallèle avec les 20 premières rencontres : 31 points avec 6 victoires (dont 2 à l'extérieur, Narbonne et Dax), 2 matchs nuls (à domicile Carcassonne et Narbonne) et 12 défaites (dont 4 à domicile : Aurillac, Oyonnax, Mont-de-Marsan et Vannes). Ce qui nous fait des comptes à « -9 » si on regarde encore le classement britannique…Bilan final négatif (« -3 »)

On aura noté que les 10 dernières rencontres se sont déroulées sous la direction de Vincent CLEMENT,(rapidement mis à l'écart avant le déplacement à Biarritz), Julien GUIARD, Florent WIECZOREK et Kévin BOULOGNE… Cherchez l'erreur…

Les nouveaux entraîneurs n'ont probablement pas modifié de fond en comble le système de jeu du jour au lendemain. Mais on a bien vu sur le terrain un net changement dans l'état d'esprit de l'équipe… Et si c'était cela l'essentiel, à compétences égales, l'état d'esprit ? (merci qui?)...

Ajoutons à cela une première ligne en grande difficulté en début de saison suite à la suspension de Béka SHEKLASHVILI et un recrutement « approximatif » à ce poste avant l'arrivée bienvenue de

Némo ROLOEFSE au poste de pilier droit, même si on sait que la tenue en mélée n'est pas uniquement tributaire de la performance des seuls piliers. A cet égard, on a eu bien du mal à remplacer des joueurs comme Malik HAMADACHE en pilier droit et Vakhtang MAISURADZE en 2de ligne, partis, comme bien d'autres, sous d'autres cieux...

Certes, on pourra se remémorer des fins de matchs qui auraient pu tourner en notre faveur, avec de franches occasions d'essais non concrétisées dans les arrêts de jeu (Faléafa dans le match contre Mont-de-Marsan, Naquiri face à Montauban…) Autant de points laissés en route qui ne se rattrapent pas…

D'où cette sensation de gâchis pour un groupe qui avait largement le potentiel pour évoluer encore en PROD2 la saison prochaine…

Ajoutons à ce bilan sportif la mise à l' écart du Comité d'Animation, dès le début de la saison : on se prive d'une main d' œuvre bénévole sur de nombreuses actions au quotidien (depuis 15 ans, que de temps passé aux petits soins de ce qui était encore un club…et le temps, comme disait ma grand-mère, c'est de l'argent…). On se souvient encore d'Hugo Mola, passé notamment par le Stade Toulousain et le Castres Olympique, nous dire, admiratif du travail accompli, « j'ai jamais vu çà... »

Les supporters sont alors contraints de s'exiler dans des locaux loués à Cambon, loin du coeur de la vie du SCA, et surtout, sans ce lien avec l'équipe pour refaire le match jusqu'à pas d' heure… Sans compter que pendant ce temps, le châpiteau bodéga du stadium, non utilisé, non entretenu, va se retrouver quasiment à l' abandon, obligeant même la Municipalité à reprendre l' initiative pour remettre en état de fonctionnement ce lieu de convivialité… Vous avez dit « gâchis ? »

Voilà donc le SCA relégué en Fédérale 1, sans trop connaître la configuration de cette division la saison prochaine.

Il a été reproché un manque de stabilité dans le staff albigeois depuis quelques années. Après Henri Broncan, Hugo Mola, puis Mauricio Reggiardo, l'épisode raté Xavier Péméja, Serge Milhas enfin, avant sa mise à l'écart, se sont succédés avec plus ou moins de bonheur aux commandes du SCA. Cette saison, on aura malheureusement coché la case « moins » après ce début de saison nettement en deçà du potentiel.

Arnaud Méla va donc arriver pour quatre ans dans ce contexte. Bienvenue au club, avec un énorme défi à relever : faire revenir le SCA dans la division qu' il n'aurait jamais dû quitter. La bande à Béchu, dont il faisait partie, n'avait-elle pas réintégré le top 14 après une seule année de « purgatoire » en Pro D2 ? Acceptons-en l'augure, même si, proches de nous, les destins de Tarbes et Auch peuvent rendre perplexes les plus optimistes...

On parle beaucoup « projet » en ce moment autour du SCA. Et si le seul projet qui vaille, en dehors de toutes les considérations techniques, financières ou autres, était tout simplement, de « faire à nouveau briller les yeux des gamins de l'école de rugby ? »…

Alain Murat