J’espère que ceci est ma dernière communication sur mon cas personnel. Beaucoup de personnes parlent pour moi, disent que j’aurais dû accepter telle offre, agir de telle ou telle façon. Je ne cherche pas à prouver que j’ai raison mais simplement à exposer ce que j’ai vécu de l’intérieur et comment j’ai évolué dans ce milieu et ces circonstances au cours des dernières semaines.
Je veux adresser aux administrateurs tous mes souhaits de réussite. Ce fut une saison ratée et j’espère qu’ils sauront tirer toutes les leçons de cet échec pour faire progresser le club à nouveau. Je repars vers d’autres projets tout en espérant qu’un jour, je puisse avoir la chance de participer à la construction d’un club que toute la France prendra pour exemple.
Merci.

Historique de mes 4 matchs à la tête du SCA

Mardi 14 février: je suis appelé par les joueurs et Jean-Marie Alberge pour venir les aider. J’appelle Serge Milhas et Jean-Christophe Bacca qui me donnent leur assentiment. Je rencontre les joueurs le soir et me mets d’accord avec eux pour un staff qui doit les accompagner comme il peut composé de Kevin, Julien et Flo. La veille, le CA a menacé de démissionner face à la fronde des joueurs pour finalement les soutenir.

Mercredi 15: nous nous entrainons loin des regards à la plaine des sports car le CA est contre le fait que les joueurs soient encadrés, je n‘ai toujours pas bien compris pourquoi.

Vendredi 17: nous gagnons contre Dax. Je ne dis rien à la presse et un membre du CA me demande en plus de ne pas récupérer la victoire. Je réponds que je n’en ai jamais eu l’intention mais que je suis bien conscient que si l’équipe avait perdu, ils n’auraient pas manqué de me faire porter le chapeau.

Lundi 20 février: je suis reçu par le CA. Le président est là. Face au peu de soutien de leur part, j’éprouve le besoin de me présenter et de dire qui je suis pour qu’ils comprennent que je suis là pour faire avancer le club et surtout leur montrer que je suis légitime en rapport avec mon passé.
Lors de ce CA, ils me demandent de me positionner à demi-mot sur le poste de manager alors qu’ils savent très bien depuis un moment que mon coeur est d’amener un vrai projet global au club. Ils me donnent une semaine pour y réfléchir.
Quant à moi je m’aventure à proposer ma candidature au poste de DG ou de présidence salariée et ce dans le but d’obtenir des garanties de changement et une vraie capacité d’agir. Au vu de leurs réactions, j’ai le sentiment qu’ils ne me prennent pas au sérieux.

Jeudi 23: Nous perdons contre Colomiers mais avec une composition inédite et un comportement des joueurs exemplaires.

Lundi 27: Je donne ma réponse pour le poste de manager que je poste ci-après. J’y explique toutes les raisons qui me poussent à refuser.

Dimanche 5 mars: Une semaine de silence des dirigeants. Les joueurs se posent de plus en plus de questions quant à leur avenir. Les dirigeants ne décident toujours rien et pour sauver le club en pro D2, nous (le staff officieux), n’avons toujours pas reçu de soutien et nous continuons à bricoler même si je trouve que nous travaillons plutôt bien.
Nous gagnons contre Perpignan. Tous les dirigeants sont déjà dans les vestiaires à mon retour et je demande à tout le monde de sortir pour avoir un temps spécifique avec les joueurs à la suite d’un match plein d’émotion. J’ai l’impression que ma demande est plutôt mal prise et par la suite je ne reçois aucun remerciement si ce n’est du président Castanet dont la réaction me touche pour la première et unique fois.

Mardi 7 mars: nous sommes reçus par le CA avec le staff sur notre demande. De nombreux membres du CA expriment leurs doutes sur les compétences de ce même staff et sur leurs possibilités d’être les entraineurs de l’année prochaine. Je rappelle que nous devons sauver le club avec ce staff qui me démontre au quotidien des éléments plus qu’intéressants quant à leurs aptitudes respectives à être de bons entraineurs et qu’il semble logique qu’ils puissent récolter le fruit de leurs efforts.
Lors de ce CA, je leur présente les grandes lignes d’un poste qui garantirait une vraie possibilité de mettre en oeuvre des réformes. C’est un poste de manager général du club comme défini outre-manche. Il est en charge d’élaborer et de mettre en place toute la politique de développement du club sur court moyen et long terme. Ils me demandent de suite à quel niveau hiérarchique je veux me situer et notamment si je suis au même niveau que Jean-Jacques Veyrac. Je leurs réponds que pour une bonne réussite du projet, je dois avoir la maitrise des éléments stratégiques budgétaires et donc que cela nécessite que l’administratif et le financier soient au service du projet.
Ils semblent plutôt ouvert à la condition que je sois à la même hauteur que M. Veyrac. Je ne suis pas rassuré quant à leur volonté de travailler avec moi autour d’un vrai projet. Ils veulent savoir quel serait mon salaire. Je leur réponds que je ne peux pas définir mon salaire et que je veux en faire un élément de management dans un contexte financier compliqué, avec des joueurs qui ne roulent pas sur l’or et que je me déciderai quand j’aurai la connaissance des éléments financiers.

Mercredi 8 mars: j’apprends que certains membres du CA et le président rencontrent Arnaud Mela. Je suis révolté de ce manque d’honnêteté d’autant plus que, d’une part dans le cadre du poste que je leur ai présenté choisir le staff était une de mes prérogatives ; d’autre part, ils ont choisi de ne pas me communiquer cette information alors qu’ils en avaient eu l’opportunité la veille.
A ce moment, j’interroge fortement leur désir de travailler avec moi.

Vendredi 10 Mars: victoire à Bourgoin.

Lundi 13 Mars: je rencontre Emmanuel Lacombe (membre du CA) avec qui nous continuons d’évoquer une future mission au sein du club. Il veut absolument que je me positionne sur le choix d’Arnaud et éventuellement Péjoine et j’ai beau répéter que c’est à moi de décider, que je ne vois pas comment mettre à l’écart un staff qui fait tous ces sacrifices pour sauver le club, qu’en rapport qualité prix, ils sont imbattables, le CA semble avoir fait son choix. En plus de cela, les administrateurs ne cessent de démonter certains éléments forts du projet comme la SCIC qui formalise une gouvernance partagée.

Cette même semaine, j’apprends qu’ils veulent faire revenir Serge Milhas. Je suis abasourdi par cette nouvelle. Je demande à Emmanuel Lacombe si une proposition écrite de mon poste va arriver et lui demande de renoncer à leur décision de faire revenir Serge et de faire comme tout club ferait, négocier à l’amiable. Je propose à Emmanuel Lacombe de m’en charger. Les membres du CA ne reviennent pas sur cette stratégie et maintiennent le silence le plus complet sur l’avenir du club qui se joue maintenant ainsi que le mien.

Samedi 18 Mars: Devant cette situation intolérable, je décide de monter au créneau et je publie le premier communiqué de presse.

Dimanche 19 Mars: Lors de la reprise, pas de Serge Milhas ni de Président, ni de M. Veyrac (auquel j’avais demandé de venir rencontrer les joueurs dans ces circonstances particulières en sa qualité de DG) mais deux membres du CA, Emmanuel Lacombe et Frédéric Peyronnet qui nous expliquent que c’est Serge qui a voulu reprendre et qu’ils étaient obligés de répondre ainsi.
Remettant fortement en question cette version, je pars en claquant la porte pour que l’entrainement puisse enfin commencer. Plus tard, je téléphone à Emmanuel Lacombe pour lui dire que si des preuves me sont montrées, je m’excuserai. A ce jour, je n’ai encore jamais vu les courriers de Serge Milhas et Philippe Bérot demandant à reprendre l’entrainement.

Mardi 21 Mars: Nous apprenons que le CA a proposé à Arnaud un contrat de manager sur 4 ans… je suis à nouveau très surpris. Ils me reprochent d’être inexpérimenté dans bien des domaines mais cela ne les gêne pas pour embaucher Arnaud. Je trouve l’offre inappropriée en regard de ce que touchent les joueurs et je me dis qu’avec le tiers de la somme qu’ils vont utiliser pour Arnaud sur une année, toute la phase de diagnostic partagé et de co-construction du projet de club aurait pu être financé et ainsi lancer le club dans une vraie dynamique collective.

Mercredi 22 mars: Dans mon dos encore, les membres du CA reçoivent les autres entraîneurs provisoires pour leur signifier qu’ils seront probablement ceux qui accompagneront Arnaud.
Certains d’entre eux sensibilisent les administrateurs au fait qu’ils doivent d’abord parler de la venue d’Arnaud avec les joueurs avant de le présenter au club affaire, ce qu’ils font alors.

Jeudi 23 mars: Je démissionne du poste de manager sportif intérimaire et bénévole (ma décision est expliquée dans mon second communiqué toujours visible sur Facebook projetsca17). Je n’ai à aucun moment reçu une seule proposition formelle et détaillée (fiche de poste) de la part des dirigeants et n’ai jamais traité avec le Président à ce sujet. Je n’ai rien refusé si ce n’est le poste de manager sportif. En revanche, l’ensemble des dirigeants (à l’exception d’un) a refusé le projet présenté initialement. De plus, en vidant le poste que je leur ai proposé de plusieurs prérogatives déterminantes comme le choix du staff, certains éléments de projet et la maitrise des éléments stratégiques financiers, les membres du CA ont démontré selon moi leur volonté de ne pas collaborer avec moi bien avant ma démission.