« Nous pensons au futur du club : il est important de savoir ce que l’on va faire au niveau du manager. Nous souhaitions nous y prendre assez tôt dans la saison et nous en avons pas mal discuté avec Mathieu »...

Mathieu Bonello entrait tout de suite dans le vif du sujet : « J’ai décidé de rempiler pour trois ans au Sporting Club Albigeois. Ma décision, je l’ai prise sur trois points essentiels :

- Tout d’abord, je suis Albigeois. Je suis né à Albi et je suis très attaché à notre ville.

- J’ai entièrement confiance dans le club. Ses dirigeants, son conseil d’administration, tout le monde m’a témoigné une totale confiance et je remercie tous les administrateurs du club pour leur soutien.

- J’ai une Municipalité d’Albi qui est derrière le club, avec des liens forts et sincères. Je ne sais pas si j’aurais pu trouver un tel soutien ailleurs. Avec l’outil de travail que nous avons depuis un an (Le centre d’entraînement de La Guitardié), en partant, j’aurais eu un sentiment d’inachevé, l’impression de quitter le navire.

Le président Roumégoux explique le choix du conseil d’administration :

« Nous sommes pleinement satisfaits du travail accompli au sein du club. De plus, j’ai horreur du changement, et j’aime être dans la continuité. Avec Mathieu, nous travaillons en parfaite harmonie ».

De nombreux joueurs arrivent en fin de contrat à la fin de la saison et le manager albigeois va devoir travailler dès maintenant sur cet aspect de l’avenir du club afin d’obtenir la signature de joueurs qui vont prolonger leur contrat au sein du groupe albigeois.

D’autre part, Mathieu Bonello souhaite mettre l’accent sur un aspect essentiel pour l’évolution du SCA :

« Le projet va consister à mettre l’accent sur la formation : comment pérenniser le club avec les jeunes qui vont intégrer l’équipe une ? Ce sera mon cheval de bataille. Cette politique de jeunes sera au centre de notre projet pour que le club avance  ».

Alain Roumégoux va dans le même sens que son manager :

« Ce réservoir de jeunes, avec cinq cent trente licenciés au sein de l’Association, il faut le valoriser. L’association donne une dynamique. Nous avons eu plusieurs changements de direction à la tête du centre de formation : il faut le stabiliser aussi. Tout le monde doit aller dans le même sens pour faire monter le niveau».

Quid du staff qui va accompagner le manager dans sa tâche ?

« J’ai d’abord réfléchi par rapport à ma situation personnelle, indépendamment de mes collègues du staff. Je vais rencontrer toutes les personnes concernées. Je veux que l’on soit tous cohérents avec le projet. Dans ce but, je vais rencontrer dans les jours qui viennent toutes les personnes du staff, y compris le collègue avec qui je suis venu (Alexandre Albouy, entraîneur des lignes arrières). »

De leur côté, les joueurs ont été informés de la décision de Mathieu Bonello :

« Ils savent comment je travaille, je les connais tous par coeur. Ils sont en attente de savoir ce que l’on va faire. C’est une continuité, mais il faudra aussi savoir se renouveler. Le conseil d’administration a été déterminant pour la suite de ma carrière ici. C’est facile entre gens de confiance et on arrive toujours à se mettre d’accord ».

Ce choix de la formation comme cheval de bataille du projet de l’ensemble du SCA, le manager du

SCA en a déjà donné un aperçu dans son fonctionnement actuel:

« On tourne chaque année avec dix jeunes du centre de formation qui participent à l’entraînement avec l’équipe une. Ce choix sportif nous a donné raison et les jeunes ont répondu présents. De plus, il y a une inflation des salaires des joueurs : le recrutement a changé de catégorie et on ne pourra pas aller vers des salaires démesurés, comme c’est la tendance maintenant. De plus, si on veut faire adhérer le public albigeois, on s’y retrouve davantage avec des jeunes du crû, des jeunes qu’ils connaissent».

Garant des deniers du club, le président Alain Roumégoux soutient son manager :

« Au niveau économique du club, le seul recours est de faire avec ses jeunes, ce qui amène de la fraîcheur. Ce sont des Albigeois et les gens se reconnaissent à travers eux : on souhaite réellement développer le centre de formation .

Quand nous étions en Fédérale, nous étions le deuxième ou troisième budget. Nous n’avons pas de grand mécène qui viendrait augmenter ce budget. Nous sommes restés raisonnables. C’est très difficile .C’est plus facile au niveau supérieur ».

Enfin, on ne pouvait pas ne pas évoquer la situation dramatique du club voisin et ami de Blagnac, contraint de déposer le bilan la semaine dernière. Mathieu Bonello souhaite tout d’abord exprimer sa solidarité envers le club voisin:

« Je tiens à montrer ma solidarité avec les joueurs et le staff de Blagnac. C’est terrible en cours de saison. C’est un club ami et je leur apporte tout mon soutien.

En tant que manager d’Albi, on voit les limites de cette division Nationale. Ça pose le problème de l’équité du championnat. Les règles sont mal faites et ça chamboule le classement. C’est un championnat amateur, mais à la fin, il va y avoir des matchs pour rejoindre le domaine professionnel… l’équité du championnat est bafouée. »

Le match retour n’aura donc pas lieu comme prévu au Stadium et le Président Roumégoux le regrette vivement :

« Au niveau sportif, c’est regrettable. C’est la règle et on est obligés de l’accepter. En ce qui nous concerne, avec ce match annulé le cinq avril, nous aurons quatre semaines sans jouer avant les phases finales… De plus, Blagnac, c’était un derby, un match de gala, ce qui implique pas mal de choses, en plus du sportif. Il y aura un coût important pour le club ».

Mathieu Bonello y voit la nécessité de transformer l’organisation de ce championnat de Nationale :

« On est devant un problème. C’est le moment de monter un cahier des charges pour la Nationale. La question se pose de rendre professionnel ce championnat afin d’éviter ce genre de choses. Les clubs pouvant répondre à ce cahier des charges pourraient y accéder. Ce serait le moment de monter cette division professionnelle, qui mérite d’exister »…

En attendant, le Sporting Club Albigeois, désormais sur les rails pour les trois prochaines années, va devoir se consacrer à la suite de la saison actuelle, avec encore, compte tenu du forfait de Blagnac, huit rencontres à disputer afin de terminer au mieux la phase de poule. Avec pour objectif affirmé, comme le répètent d’une seule voix le Président Roumégoux et son manager :

« l’ambition du club est d’aller le plus haut possible »...

Alain Murat.